Beaucoup de bruit pour des élections : Pourquoi les investisseurs canadiens ne devraient pas s’inquiéter des élections américaines

Note sur les placementsOctobre 2024

Les enjeux en bref

  • Plus de 70 pays tiennent des élections en 2024, dont les États-Unis.
  • Les rendements des indices boursiers sont principalement déterminés par des facteurs macroéconomiques tels que l’inflation, les taux d’intérêt et la conjoncture. Les rendements des actions américaines en période électorale s’apparentent à ceux des années non électorales.
  • Comme ils n’aiment pas l’incertitude, les marchés boursiers sont susceptibles d’être plus volatiles dans des semaines précédant les élections. Cependant, cette volatilité tend à se dissiper rapidement après les élections, quel que soit le parti élu.
  • Il est possible que les retombées politiques des élections aient une incidence sur certains secteurs, certaines régions ou certaines entreprises, et que les tenants de la gestion active tiennent compte de ces répercussions à l’échelle des actifs.

Incidence sur les clients

  • Pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme, les événements temporaires tels que des élections ne devraient pas orienter la répartition stratégique des actifs s’étendant sur une longue période. Cependant, le fait de prendre conscience des événements temporaires permet de faciliter les discussions avec les gestionnaires de placement sur le positionnement et les perspectives du marché, et de préparer les investisseurs à maintenir le cap pendant toute période de volatilité à court terme des marchés.

Plus de la moitié de la population mondiale ira aux urnes en 20241, et il ne fait aucun doute que l’élection présidentielle américaine, le 5 novembre, sera la plus suivie.

Les États-Unis sont l’endroit où les investisseurs institutionnels canadiens détiennent un pourcentage important de leurs placements. Le marché boursier américain représente près des deux tiers de la capitalisation boursière mondiale2 et constitue un marché de base pour les catégories d’actifs non traditionnels tels que les instruments de dette privée, le capital-investissement et les actifs réels.

Les facteurs macroéconomiques sont plus importants que les élections sur le plan de l’ensemble des rendements du marché

Pour évaluer les répercussions des élections américaines sur l’ensemble des rendements du marché, nous avons analysé les rendements de l’indice S&P 500 de 1971 à juin 2024.

Au cours de cette période, les rendements enregistrés pendant une année d’élection présidentielle ont été en moyenne de 12,2 %, soit comparables au rendement moyen total de l’indice S&P 500 de 12,8 %. De plus, cet indice a affiché des gains de plus de 10 % et des pertes de moins de 10 % autant pendant des années électorales que pendant des années non électorales.

Ces données nous montrent que l’ensemble des rendements du marché est généralement déterminé par des facteurs macroéconomiques tels que l’inflation, les taux d’intérêt et les conditions économiques plutôt que par des courses politiques.

Les marchés boursiers ne passent pas complètement sous silence les élections

Un indicateur du marché boursier qui semble réagir au cycle d’une élection présidentielle est la volatilité des marchés. Les marchés boursiers américains, plus particulièrement, ont tendance à afficher des données de volatilité élevée à l’indice VIX3 dans la semaine précédant une élection.

Fait intéressant, cette volatilité élevée est plus prononcée avant les élections qui se traduisent par un changement de parti élu entre le Parti démocrate et le Parti républicain, dans un sens ou dans l’autre.

Toutefois, cette volatilité implicite est de courte durée et revient généralement à des niveaux normaux une fois les élections passées. Cela laisse entendre que les marchés réagissent plus à l’incertitude préélectorale qu’au résultat de l’élection d’un parti ou d’un candidat en particulier.

Les décisions politiques peuvent influer sur les rendements de placements individuels

Les décisions politiques peuvent influer sur les placements individuels par le biais de plusieurs leviers postélectoraux :

Pour les investisseurs qui utilisent une gestion active, ces facteurs politiques peuvent être incorporés dans la valorisation des actifs ou dans la formulation de perspectives macroéconomiques descendantes.

Garder le cap tout en se préparant aux embûches

Pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme, les événements temporaires tels que des élections ne devraient pas orienter la répartition stratégique des actifs s’étendant sur une longue période. Cependant, le fait de prendre conscience des événements temporaires permet de faciliter les discussions avec les gestionnaires de placement sur le positionnement et les perspectives du marché, et de préparer les investisseurs à maintenir le cap pendant toute période de volatilité à court terme du marché.

1Selon The Economist, des élections se tiendront dans plus de 70 pays où vivent 4,2 milliards de personnes. En plus des élections américaines, celles de l’Inde, du Mexique et du Parlement européen seront observées de près.

2Selon les pondérations par pays de l’indice MSCI ACWI au 31 juillet 2024. Le poids du marché boursier américain a considérablement augmenté au cours des dix dernières années, en raison de ses solides résultats par rapport aux autres régions. À la fin des années 1980, les États-Unis ne représentaient qu’un tiers de la capitalisation boursière mondiale.

3L’indice VIX mesure les attentes quant à la volatilité des marchés telle qu’elle ressort des cours des options de l’indice S&P 500.