De l’autre côté du miroir : la popularité croissante des soins de santé virtuels et leurs répercussions sur les promoteurs de régimes d’avantages sociaux dans l’après COVID-19
ActualitéAC Extra – Novembre 2020
Sans aucun doute, la COVID-19 a bouleversé nos vies personnelles et professionnelles. Les mesures de confinement se sont assouplies pendant l’été, mais avec la possibilité de nouvelles restrictions compte tenu de l’augmentation récente des infections, l’impact de la pandémie demeure. Alors que nous passons à la prochaine étape de notre nouvelle normalité collective, nous évoluons maintenant dans l’inconnu, tout comme Alice, lorsqu’elle est passée de l’autre côté du miroir.
Nos efforts pour enrayer la pandémie nous poussent à adopter plus que jamais les réunions virtuelles, les cyber rendez-vous doux et les classes d’exercices physiques en ligne. Les employeurs qui agissent comme promoteurs des régimes d’avantages sociaux et les adhérents aux régimes ont aussi ressenti les effets de la pandémie dans l’utilisation de la technologie au quotidien.
La popularité croissante des soins de santé virtuels
La technologie de prestation des soins de santé virtuels existe depuis des dizaines d’années. Plusieurs obstacles ont empêché son adoption à grande échelle (assurance, modèles de paiement, licences, gouvernance et information, entre autres). Cependant, la COVID-19 a rendu son utilisation nécessaire et poussé les Canadiens à l’adopter, vitesse grand V. En fait, selon un récent sondage commandité par l’Association médicale canadienne (« AMC »), près de la moitié des Canadiens ont eu accès à un médecin proposant des soins virtuels, et ils sont très satisfaits des résultats. Près de la moitié des Canadiens ayant eu la possibilité d’utiliser des soins virtuels depuis le début de la pandémie préfèrent le mode virtuel comme premier contact avec leur médecin.
Alors que le besoin pour les soins virtuels et leur acceptabilité augmentent, il en est de même du nombre de plateformes virtuelles donnant accès à des réseaux de médecins de soins primaires, de spécialistes et autres prestataires de soins. Certaines compagnies d’assurance offrent désormais des modes de soins virtuels dans les régimes qu’elles proposent ou la possibilité d’en faire un complément au régime.
Répercussions sur les promoteurs de régimes d’avantages sociaux
Si on met de côté la pandémie, les promoteurs canadiens de régimes d’avantages sociaux doivent relever un triple défi : trouver l’équilibre pour maintenir un lieu de travail à la fois sain et productif tout en composant avec les coûts croissants des médicaments et des soins de santé complémentaires et en luttant pour recruter et conserver les meilleurs candidats dans un monde où la concurrence est féroce.
On ne pourra vraisemblablement pas mesurer l’effet global des soins de santé virtuels au Canada avant un bon moment. Cependant, les promoteurs de régimes s’entendent sur le fait que des employés en santé sont des employés productifs qui contribuent aux résultats de l’entreprise. Les dernières données de Statistiques Canada indiquent qu’en 2019, les employés à temps plein au Canada étaient absents en moyenne 10,3 jours. Les plus récentes données accessibles indiquent que l’absentéisme coûte 16 milliards $ par année aux employeurs canadiens.
Les adhérents qui autrefois évitaient d’aller chez le médecin et allaient travailler même s’ils n’étaient pas en forme, ou ceux qui prenaient congé pour aller patienter toute une journée dans la salle d’attente d’un médecin ont maintenant accès aux soins dont ils ont besoin beaucoup plus facilement et rapidement. Réduire les obstacles à un traitement rapide et efficace peut aider à réduire les répercussions financières de l’absentéisme et de l’invalidité, et contenir le coût des médicaments et des soins complémentaires qui grimpe en flèche.
Les employeurs canadiens cherchent aussi de nouveaux moyens de recruter et de retenir des employés. Un régime collectif complet d’avantages sociaux a longtemps été perçu comme un élément décisif de la rémunération globale. Et pour de nombreux adhérents (particulièrement ceux de la génération du millénaire et de la génération X), l’évolution du numérique au travail n’a pas suivi leur propre rythme ou leurs préférences en la matière. L’accès facilité à des soins de santé virtuels est susceptible de plaire à plusieurs candidats.
Évoluer dans la nouvelle normalité
Plus tôt, cette année, une équipe de l’Association médicale canadienne (« AMC ») a émis des recommandations sur la façon dont le gouvernement fédéral et les autres intervenants peuvent améliorer et étendre les services médicaux virtuels dans tout le Canada.
Alors que nous passons à cette nouvelle ère, l’AMC et les autres intervenants continueront sans aucun doute à militer pour l’accès aux soins virtuel et à faire la promotion de la prestation de services médicaux assurés par le système public.
Les soins de santé virtuels comme ressources de première ligne pour obtenir des soins médicaux sont de plus en plus acceptés et il n’y a aucun doute que de nouveaux modèles de soins feront leur apparition. Les promoteurs de régime d’avantages sociaux devront évaluer les conséquences de ce mouvement sur leur entreprise et ses résultats.
Plusieurs moyens s’offrent aux promoteurs de régime pour prendre des décisions stratégiques à cet égard. Examiner le taux d’absentéisme et d’invalidité, comprendre les réclamations et revoir les stratégies de communication et d’avantages sociaux constituent des moyens d’obtenir les données clés qui permettent d’évaluer comment les soins de santé virtuels peuvent réduire les coûts associés aux prestations et aux absences, et augmenter l’attrait de l’entreprise dans le recrutement et la conservation de personnel dans un environnement toujours plus concurrentiel.
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